Anatole Coizard de l'océan maudit

Auteur/autrice : Anatole COIZARD Page 7 of 9

Jean Starobinki

Mon prof d’anglais misanthrope, au lycée, je l’ai eu en 68 et en 70.; deux époques radicalement distinctes, pour le monde et pour moi. Il habitait rue de l’Université, en face du chêne du jardin botanique, tout près du palais universitaire que décorent tant de statues des penseurs teutonistiques, et je l’entends encore me dire, lui qui avait vécu la soumission au vainqueur allemand pendant les années d’annexion, entre 39−44, lui qui mieux que personne m’avait décrit la nuit de cristal dans le petit village de Rhénanie où on le reformatait germaniquement afin qu’il devienne un bon prof nazi.: «Ils reviendront vous verrez ils reviendront. Et quand ils reviendront n’oubliez pas.: parlez anglais. «…

Chapelizod, au sud de Dublin

Ça regarde la mer et on dit que l’étymologie de Chapelizod, c’est «chapelle d’Isolde». Joyce en vient, est né par là, et le dit mieux que dans aucun autre livre dans Finnegans Wake.; le livre conçu pour faire monde, le livre qui fragmente tout texte en mille pièces picorées par une poule, vertige de la philologie, abîme de la textualité humaine, des encyclopédies, du miroir tendu par les réflexions de tous les humains passés, présents et concevables devant la cathédrale immense du Réel, devant les abîmes de galaxies…

Anatole et la mémémoire

D’un œil rond astral, l’enfant (s’il a la chance du voir) regarde pendant six ans le monde comme un théâtre. Les grands sur une scène à hauteur de matelas (si par chance il y a de vrais lits) c’est-à -dire plus haut, presque plus haut que sa tête, lui paraissent avoir une vie en dehors de la sienne. Et plus haute. L’estrade tragique où se meuvent les vieux, ceux-pour-la-mort.

Sur le poème du Parménide

Sur le poème du Parménide et sur l’enfance duParménide, ce seize novembre deux mil sept.

Dans mon cerveau devenu salon de bowling de la métaphysique (tirer sur quelles quilles.?), la substance de la réunion est donc ce matin une réflexion quant à ce «retour sur le Tout «- retour à la divinité, la Dikè, le chemin de vérité, la visée «juste «- tout ça, métaphysique donc.

Cary au Konzertgebouw

Cary au Konzertgebouw (parce que j’y suis quelques jours après sa disparition) etCary réapparaissant partout, dans Spinoza, dans la grandeur d’Amsterdam, dans celle de la synagogue portugaise et de tout ce qu’elle dit d’une supériorité oubliée, (celle, jadis, des séphardim sur les ashkénazes, celle, naguère, de l’Espagne sur les saxons, celle des éclats de rire de Cary sur toutes nos banalités) celle de Charles Quint et celle des galions espagnols, celle dela langue de Cervantes véhiculant le foi marrane et le ladino qui méprisait le yiddish. Grandeur du vertige du mouvement de bascule des triomphes.

La sidérante immobilité

Un système de pensée n’a qu’un intérêt limité en cas de bonheur c’est plutôt la couleur du maillot de bain ou la qualité des musiciens de l’orchestre.

Les cahiers noirs d’Heidegger

La soumission d’Heidegger au conformisme et la façon dont il se met au service de la souveraineté du moment présentent l’intérêt de dissocier la connaissance du discernement. La soumission à l’autorité est un fait majoritaire, comme celui de l’identité tribale, groupale communautaire avec les jouissances sadiennes que ce fait transporte, répéter ces truismes souligne que leur oubli, dans la presse, prépare le retour des tribalismes en grande pompe, et donc des spoliations, puisqu’une propriété illégitime doit être rendue au juste et arrachée au mauvais…

Février Anthony Caro

Si le cerveau ne s’allumait plus, le matin, si aucune pensée ne venait plus folâtrer d’elle-même avec le Réel et lui donner mes couleurs, c’est çela que j’appellerais l’absurde alors que le monde, débarrassé de mes songeries, de mes ruminations superficielles, serait simplement le monde ensoi. Mais moi, ce que je ressens, c’est une sorte de doute…

Affine

Á visage perdu, glissé dans une enveloppe, mon visage, posté aux inquiétudes. La lisière frissonne.: effroi. Le soleil d’hiver bascule aux détours d’un chemin des marais, avec quelques éclats fragmentés qui se mouillent tout d’abord, crépuscules démultipliés, aux miroitements de tourbières séparées par les lignes de roseaux qui, justement, effilochent le ciel empourpré.: angoisse.

Sorti promener la musique

Je suis sorti promener la musique (15/09/2009). Catherine et Circé voulaient à toute force s’offrir le dernier épisode d’une série qui ne m’intéresse plus depuis sa deuxième saison, et la musique agitait la queue, elle voulait sortir autour du jardin.

Page 7 of 9

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén