Anatole Coizard de l'océan maudit

Auteur/autrice : Anatole COIZARD Page 5 of 9

Livre 1 – Le vent du bleu

Introduction

(21/5/98) l’autre avertissement, corniche d’Aïn-Diab à Casablanca. Petit, les barrières blanches me dépassent, en surplomb de plage, de l’Océan, absorbé par le plaisir radieux d’entendre vrombir le vent océanique à mes oreilles. 

(La « gastricité » travestit la haine du désir, tente de naufrager toute bacchante en repas, toute académie en restaurant, tout plaisir en besoin assouvi.) 

Tomi Ungerer en cendres d’Ocean et de Rhin mystique: le retour de Saint Colomban…

Tout à l’heure ce samedi de Février 2019 qu’il a encore savouré, cérémonie à Bantry la ravissante ville pleine de gens chaleureux et tellement soudés, en face de l’océan mystique des celtes, et qui est comme le départ, sur le tronc que représenterait l’Irlande, d’une des branches du comté de Cork, la péninsule au bout de laquelle Yvonne et Tomi Ungerer, et aujourd’hui leur fils Luke, contemplent et protègent depuis leur arrivée dans cet éden il y a plus de cinquante ans un sublime fait d’un cap, de tours médiévales éboulées, d’un lac cristallin suspendu cent mètres au dessus de dangereuses falaises, et le joli visage de l’océan, d’où tout être, sauf les naufragés, est absent.

A couper le désespoir

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Amel (Amélie ? Tout le monde l’appelle Amel) a toujours aimé d’un amour d’amoureuse les marais de Saint Gond, leur allure sauvage et grise, la monotonie résignée de leurs dangereuses vasières, fondrières, tourbières, et les surprises encore, que son cerveau précocement attentif, collectionnait déjà trop tôt. Mais elle penche son torse gracieux comme un roseau pour cueillir chaque fleur nouvelle et la mettre à l’abri sous ses yeux verts, au détour de sentiers tracés tout au plus par des animaux d’autant plus sauvages qu’ils pullulent au secret des ajoncs.
Ça l’a même étonnée, à l’adolescence, que sa mère Liliane ne soit pas plus surprise que ça de la voir accepter, chaque samedi, de sauter dans la voiture pour la suivre, depuis la grosse maison confortable et joyeuse de Nancy, la ville où sont pourtant tous ses copains, jusqu’à ce trou de Coizard.

Le Sirop de Paconcon

On entendait le raffût depuis Brooklyn, sur les quais: chaque tour de Manhattan paraissait s’être transformée en une horde de hurlards, tous à chanter: «fromage et dessert «.
Ensuite ça avait duré comme ça six mois, tous les soirs à huit heures les gens montaient sur les toits. Transformaient chaque tour en une torche d’un feu musical, symphonie à capella. Après six mois le président était tombé. Tombé.

Madame Merk a été déportée !

L’institutrice

Surtout son manteau. Du chinchilla.

Je parle d’elle chaque fois que je rentre à la maison.

Séminaire nez en l’air l’air de rien rien à f…

Brouillon rédigé en 2012 sur les pages de gauche d’une photocopie reliée du Livre VII des séminaires de Jacques LACAN ” L’ÉTHIQUE DE LA PSYCHANALYSE «1959−1960.

Sur la page de garde j’ai noté: «Par un récit qui verse à l’inconnu, par un chemin inexistant, que nul ne foula, un chemin où marcher ne laisse pas de trace, comme une taupe «(Citation de la page 120 de la «traduction» par Quignard de l’Alexandra de lycophron.)

Sur Gustave Lefrançais.

On a réédité tout récemment les mémoires de Gustave Lefrançais. «Les mémoires d’un révolutionnaire «. Je les ai d’abord lues comme un touriste. Les descriptions de Paris étaient, depuis mon fauteuil, décorées, comme par des feux d’artifice mais c’était des bombes, c’était du canon, c’était l’invention de l’exécution collective à la mitrailleuse.

Rendons les mosellans au Privé. (Ou: «Le coach volant de Grossblietterstroff «)

Il savait tout, et malgré son habitude étrange de ne consulter qu’au snack fantôme d’une gare secrète en Moselle (France), il prenait ses vacances à Davos et enregistrait les discussions de ses voisins de table.

Demain une Chine lacanienne

Demain une Chine lacanienne, par le vœu sans souveraineté d’Hier…(ou: pourquoi lire Kant peut-il me rendre encore plus ennuyeux ?)

Se réveiller juste avant que l’alarme ne sonne, pressentir quelle heure il est puis s’apercevoir qu’on était juste, avec une précision à la minute… La notion d’une horloge interne n’a pas que ces fondations fugitives-là. On devine une troupe mondiale de physiologistes occupés à traquer les rythmes cellulaires pour leur gloire intime (au physiologiste vertueux ma pensée reconnaissante) ou pour le bénéfice des laboratoires friands de chronobiologie (aux savants vénaux mon admiration jalouse).

Licornes

Le bahut de ses seize ans. Le vieux Duchemin y reconnaît le portail, même la foule devant, c’est comme si, le visage des gamins et des gamines lui étant resté familier, il faisait encore partie de cet emploi du temps là… Quel cours tout à l’heure? … Dans quel bistrot on va aller boire un café après s’être emmerdé jusque six heures de l’après-midi?

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