Douze juillet 2011.
Les matières, ma matière du noir, du gris et de la pluie, de l’esseulement en face de l’absence de tout phare que serait un regard tout-puissant et aimant depuis une toute-puissance, un sens: mais non il ne reste que la matière noire, pas de Muse, pas de mythologies, pas de Théogonie, aucune légende dorée qui donnerait sens. Rien que la matière noire, si rassurante cependant, dans la mélancolie féconde, qui derrière la tristesse des enfants abandonnés conçoit, gauchie de tout sens, des sentiments dépendants, conçoit la colère, la fureur, et depuis la matière noire de ma mélancolie j’observe comme une sphère la création. Et suis rempli alors par le rouge bouillant des attentes, ensuite. Une attente qui pourrait paraître éternelle et ennuyeuse si ce n’était pas à chaque seconde, une attente renouvelée, aiguisée, qui fabrique le visage de l’Attendu.