Sur le poème du Parménide et sur l’enfance duParménide, ce seize novembre deux mil sept.
Dans mon cerveau devenu salon de bowling de la métaphysique (tirer sur quelles quilles.?), la substance de la réunion est donc ce matin une réflexion quant à ce «retour sur le Tout «- retour à la divinité, la Dikè, le chemin de vérité, la visée «juste «- tout ça, métaphysique donc.
Si je me permets cet emprunt au petit livre rouge de Mao Tsé Freud tout ça Surmoïque, idéal, vers le haut si je fais le petit kéké, le Tyrésias de banlieue (l’Esplanade, quartier de Strasbourg où je travaille, je le redis.: depuis que j’ai vu Berlin qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, je sais que c’est la «banlieue «du monde, une Karl-Marx allée qui n’aurait pas eu besoin du sinistrissime Honecker,
Si je fais ma pythie oraculaire analytique (et à force d’entendre la structure des rêves, ça me prend comme un frisson), alors cet envol parménidéen vers les hauteurs, cet envol sexué puisque dans le Poème du Parménide, il y a des filles, des kouroï et quand le poème décrit l’inoubliable envol sur un symbole de puissance, c’est alors un char (le char du Poème de Parménide a cet avantage sur la voiture qu’on n’y est pas «englobé «, on est dessus, c’est un intermédiaire quand même avec la monture, c’est quelque chose de l’ordre du parental (on est «monté dessus «et le char donne une puissance assez royale (comparable évidemment à la puissance de «l’enfant roi «des six premières années celui qui trouve sa royauté dans l’identité que le regard des «grands «confère à ce petit minois qu’il tend vers eux).
Si on s’amuse à poursuivre dans l’analyse de ce type de ressenti, qui n’est pas une foi, de ma part, mais une pratique, j’aimerais bien que Parménide soit avec nous pour le voir me dire s’il ressent ce que je dis comme faisant tressaillir les souvenirs de l’enfance qu’il a eue.: le char solaire en question va effectivement vers le Haut, vers la strate de la dette familiale, vers ce que j’appelle parfois l’étage du «lit des parents «de «ce qui ne nous regarde pas «- et évidemment, là, sa boulimie de savoir va pouvoir rugir.
Car le savoir est une substance consommable pour la pensée.
Substantialité de la pensée qui, comme le dit Heidegger, la thèse de Berkeley «esse = percipi » L’être tombe sous la dépendance de la représentation au sens de la perception mais chaque fois noein penser — précède einai être. Parménide accorde la préférence à la pensée et Berkeley à l’être.? Pourtant il nous faut, dans l’EON, faire attention au Pli de l’être et de l’étant, afin de suivre la discussion que Parménide consacre au rapport de la pensée et de l’être. «
Le percevant du sujet plongé dans l’étant de l’être, c’est la désignation du sujet en train d’être, celui qui se définit ensuite dans les siècles grecs comme le héros tragique puis dans la récupération dominicale chrétienne de cet Œdipe crucifié, comme le sujet (de la confession, de l’imitation de Jésus, etc.)
Que ce sujet se dresse vers la voie de la vérité, par un destin bénéfique, c’est son cheminement vers l’identique où je ne peux m’empêcher de trouver l’ to afto d’une mêmeté identitaire au sens moderne du terme. Le visage de mon penser se reconnaît au regard de la déesse.
Le monde anthropocentré par le penser du monde reste un monde clos la substance outre-homme est définie pourtant, au moment de la trouvaille incroyable (il est nécessaire que Un soit) dans cette trouvaille, justement, ce qu’il semblait y avoir de plus humain, (le symbole imaginaire désignant par exemple l’Un) se hisse à l’inaccessible Tout, hors temps (donc hors être et pourtant caractéristique de l’Étant) et hors espace (donc séparé du sujet et de son corps et pourtant filiale de l’être le plus intime du sujet, de la création de son souffle, de l’explosion phosphorescente et lumineuse de la vitesse du «être », celle de la lumière dans quoi il n’est ni vieillissement ni espace.
En fait, Parménide, c’est 2001 a Space Odyssey, non.? Le sujet ascensionne, par une envie de savoir terriblement sexuée, un désir de rejoindre le lieu du Désir de ses PARENTS mythologisés pour mieux les mettre au baquet, évidemment, et s’approprier une vérité, validée par le passage sous son propre Pli de percevant l’Etant, et plus de sujet historial.?
Quel bonheur infini j’ai eu, avant de savoir l’horreur de son asservissement au penser nazi, de lire Heidegger parlant du Parménide.! Dommage, qu’il n’ait pas en plus été un héros mais simplement le soumis de base, et qu’il n’ait pas trouvé la solution pour échapper au conformisme… Mais au fond, Karl Popper, en fuyant vers l’Australie, n’a-t-il pas opéré le même mouvement de planque, pour continuer de travailler et en évitant le délire collectif.? (Mon père a fait de même, il s’est tiré au soleil du Maghreb en 1941 et s’est évité de devenir officier allemand.)
Le mouvement qui peut paraître fastidieux de la psychanalyse et qui peut aussi paraître réducteur, ramenant le sujet à son regard vers la matérialité opérative d’une strate de constitution infantile, ne doit pas faire perdre de vue que le pourquoi de ce fonctionnement s’enracine dans un comment du devenir de l’homme dès que l’homme arrive à s’établir au-delà des mécanismes de survie (Darfour) il se dresse dans son humanité (quatuor de Mendelsohn) dès que le mécanisme de perception de l’Autre parvient à s’enivrer du Pli de l’être étant, quelque chose s’échappe, dans la visée, s’enracine au Phos fascinant. Pourquoi les cabanes de Soukhôt, pourquoi mes promenades nocturnes aux ciels vosgiens ?
RÉPONSE DE PAUL KOBISCH
Envoyé: vendredi 16 novembre 2007 07:06
Á: Anatole Coizard
Objet: j’ai hésité à t’envoyer ça hier :
Reprenons. Il ne faut pas hésiter longuement, mais se demander froidement si le langage est le SEUL pâturage du vrai. Or le vrai est le même que l’Étant.: que signifie alors cette pantomime d’un retour sur le Tout pour vérification.?
J’observe attentivement depuis toujours ta manière habile de fondre Freud dans le jeu des concepts, mais ce n’est pas si facile car le risque est grand de substantialiser (notamment par le biais de l’inconscient et des pulsions physiologiques) le fond du problème. Or tu sais comme moi que la question de l’Étant n’est pas une question de substance mais de forme, au point que Parmenide, en fait, nous envoie bel est bien dans le salon de bowling de la métaphysique qui aboutit à Hegel mais aussi à Heidegger et à ce monde-stock.
Le problème réel c’est l’espace qui subsiste pour la compréhension possible d’un message crypté pour le coup dans une langue qui nous est métaphysiquement étrangère et non pas syntaxiquement ni même sémantiquement si le sens doit demeurer dans la logique métaphysique du A = A ou du A devient B, tous les deux faux. Heidegger n’a jamais fait autre chose que nous montrer ce que ce langage a «laissé faire «quant à cet espace de compréhension, c’est-à -dire le rétrécir jusqu’à la dévastation, alors que les preuves paraissent flagrantes de l’existence d’un tout autre champ sémantique à l’intérieur de ce langage, un champs que le philosophe a cultivé après sa Kehre avec succès. C’est curieux mais je suis en train de me dire que Heidegger est justement le seul à se contraindre à nourrir sa langue à la source de l’Étantité, en débusquant ses accointances naturelles avec elle.: Warheit, etc.