On a réédité tout récemment les mémoires de Gustave Lefrançais. «Les mémoires d’un révolutionnaire «. Je les ai d’abord lues comme un touriste. Les descriptions de Paris étaient, depuis mon fauteuil, décorées, comme par des feux d’artifice mais c’était des bombes, c’était du canon, c’était l’invention de l’exécution collective à la mitrailleuse.
Catégorie : Coizard
Presque impossible de s’approcher des œuvres malgré les efforts de la municipalité de Saint-Mihiel — les hôtels, dont le nombre a doublé en trois ans, réservés des mois à l’avance — les fanatiques dormant dans les camps préparés par les associations culturelles meusiennes — le succès hallucinant de l’exposition des œuvres de Ligier-Richier, (canoniquement appelé le Michel-Ange Meusien) — fait de Saint Mihiel, depuis deux ans, le monument le plus visité de France, assez loin devant le Mont Saint Michel.
je me souviens qu’en quittant les vergers étroits dont la félicité ourlait le cours très vif du Goul nous avions (elle et moi, dix huit ans) dû remonter d’autant plus à l’autre versant, que nous avions accompagné longuement le ruisseau dans sa descente.
D’un œil rond astral, l’enfant (s’il a la chance du voir) regarde pendant six ans le monde comme un théâtre. Les grands sur une scène à hauteur de matelas (si par chance il y a de vrais lits) c’est-à -dire plus haut, presque plus haut que sa tête, lui paraissent avoir une vie en dehors de la sienne. Et plus haute. L’estrade tragique où se meuvent les vieux, ceux-pour-la-mort.
Á visage perdu, glissé dans une enveloppe, mon visage, posté aux inquiétudes. La lisière frissonne.: effroi. Le soleil d’hiver bascule aux détours d’un chemin des marais, avec quelques éclats fragmentés qui se mouillent tout d’abord, crépuscules démultipliés, aux miroitements de tourbières séparées par les lignes de roseaux qui, justement, effilochent le ciel empourpré.: angoisse.