Le bahut de ses seize ans. Le vieux Duchemin y reconnaît le portail, même la foule devant, c’est comme si, le visage des gamins et des gamines lui étant resté familier, il faisait encore partie de cet emploi du temps là… Quel cours tout à l’heure? … Dans quel bistrot on va aller boire un café après s’être emmerdé jusque six heures de l’après-midi?
Catégorie : Strassburg
Strassburg
Je m’approche du cahier de brouillon espagnol, tombé par terre près de la table de mon bistrot à Bruges, et je déchiffre, écrit d’une main inconnue:
L’Histoire est démodée.
Où avais-je rencontré Hultz.? La nuit, j’aurais pu. Il aurait suffi de sortir aux heures que choisissent les êtres arachnéens, discrets, démarche lente ou irrégulière, pour circuler, certains tranquilles et sûrs de leur force, d’autres furtifs et inquiets, cigare aux doigts, entre les palais rendus à leur total silence et sans souhaiter aucun abord.; des traits, des gestes qui se gravent camées dans l’architecture cependant que d’entendre résonner leurs pas un mutisme vous envahit…
On appartiendrait tous à une cité. Cette cité nous cerclerait, et nous partagerions ses saveurs, ses souvenirs, la réponse ingénieuse que ses habitants antérieurs y auraient apporté au cauchemar dangereux du réel.
Bien sûr, comme toute société humaine, celle-ci serait aussi hiérarchisée que celles des macaques du Tonkean et de tous ces primates non humains qui nous permettent d’y voir un peu plus clair dans la robustesse de nos soumissions…
La soumission d’Heidegger au conformisme et la façon dont il se met au service de la souveraineté du moment présentent l’intérêt de dissocier la connaissance du discernement. La soumission à l’autorité est un fait majoritaire, comme celui de l’identité tribale, groupale communautaire avec les jouissances sadiennes que ce fait transporte, répéter ces truismes souligne que leur oubli, dans la presse, prépare le retour des tribalismes en grande pompe, et donc des spoliations, puisqu’une propriété illégitime doit être rendue au juste et arrachée au mauvais…
Les plans incroyablement mystiques de la ville de Strasbourg que ses urbanistes feront sortir, même pas soixante ans plus tard, gardent-ils une trace du passage effrayant de Napoléon dans le salon de la mère du petit prince de Berlin, trop fier et déjà en uniforme, protégé par des gendarmes français mais alsaciens, et donc parlant couramment sa langue sans se douter qu’un jour il se saisira de leur ville, de l’Alsace et d’la Lorraine, sans sabots, et les recouvrira d’énigmes architecturales qui ne seront très vite plus habitées que par des français incapables d’y strictement rien piger ?